Du sang et du feu. Intense dans la violence comme dans l’amour. Paradoxale, antinomique elle parle de la vie comme elle évoque la mort. Ecarlate, sombre, en laque ou vif, c’est une drôle de couleur que le rouge.
Pourquoi drôle ?
Je devrais dire curieuse, intrigante, difficile, exigeante plutôt, parce qu’elle m’en a demandé de l’énergie pour à peine l’apprivoiser. Après le noir et le blanc, le bleu, le vert, le jaune, je voulais faire une toile rouge. Une fenêtre rouge pour exprimer cette attirance vers ces grandes sensations d’absolu. Je n’imaginais pas qu’il me faudrait alors de longues heures et beaucoup d’essais pour réussir à lui donner la forme que je voulais. La matière peinture à peine sortie du tube résistait, impossible de trouver la bonne texture. Pâteuse, trop fluide, trop ceci pas assez cela c’était incompréhensible, l’impression de ne plus rien savoir faire, de ne plus rien connaître. Puis la couleur, l’intensité, la teinte résistait. Juste trop sombre, pas tout à fait clair, trop proche du violet ou de l’orange. Jusque sur la toile elle résistait, elle ne se pliait pas aux mouvements du pinceau, elle suivait sa route et m’échappait. Je ne sais pas trop pourquoi ça c’est passé comme ça. Peut-être la mauvaise volonté du rouge ! Mais j’ai réussi enfin, après de nombreuses couches à peindre ce que j’avais imaginé, je sais aussi que le résultat n’était pas celui que je recherchais et que les heures seraient longues à tordre la matière pour la connaître.
Alors drôle parce qu’il m’a montré l’étendue des possibles, le champs infini des richesse et des possibilités du travail des couleurs et de l’huile et que je ne lui avais pas vraiment demandé tout ça !
Drôle comme le nez des clowns qui amuse…
One Comment
c’est beau